Voir le texte
de référence
La composition
Les autres figures de rhétorique
Les figures d'opposition
l'antithèse
l'antiphrase
le paradoxe
l'oxymore
Les figures de substitution
la métonymie
la synecdoque
la périphrase
Les figures d'insistance (d'amplification)
l'hyperbole
l'anaphore
la gradation
Les figures d'atténuation
la litote
l'euphémisme
Enonciation et focalisation (en construction)
La méthode du commentaire composé
Ensemble des moyens d’organisation d’un texte.
Cette boîte à outils contient plus de " trucs " que de véritables outils.
Les paragraphes ou
les strophes :
Etablir ce qui fait leur unité Liens entre eux (elles)
La progression chronologique
:
Les indices temporels (adverbes, CCT)
Les progressions
Situations initiale, finale, événements perturbateurs
Le début/la fin
:
Comparer (similitudes/écarts...)
Les répétitions :
De mots, d’expressions, de structures, de phrases. Leitmotiv, évolution d’un
champ lexical
Les plans type :
Ex :le sonnet
Dialectique, chronologique, cyclique, oratoire
Les liens logiques
:
Liens entre paragraphes
Progression intra-paragraphe
Les verbes d’action
:
Peuvent parfois jalonner une progression
Les indices spatiaux
:
Changements de repères, évolutions spatiales
Tous éléments susceptibles de renseigner sur une intention de construction...
On appelle champ lexical l’ensemble des mots qui renvoient à une même réalité ou à une même notion.
Le champ lexical dominant d’un texte renseigne généralement sur le thème principal du texte.
Cependant on s’intéressera à tous les champs lexicaux en étudiant pour chacun :
Un terme est appréciatif lorsqu’il présente ce qu’il désigne sous un jour favorable.
Un terme est dépréciatif lorsqu’il présente ce qu’il désigne sous un jour défavorable.
Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !
Dans cet extrait de L’Albatros de Baudelaire, les termes " gauche, veule, comique, laid " sont dépréciatifs : ils donnent de l’oiseau une vision négative. Au contraire les termes " ailé, beau " sont appréciatifs et donnent de l’oiseau une vision positive.
L’emploi de l’un ou l’autre de ces vocabulaires renseigne sur les sentiments ou les jugements de celui qui les utilise.
On veillera toujours à déterminer en premier lieu à quoi se rapportent ces vocabulaires.
Dans l’exemple, les termes appréciatifs comme les termes dépréciatifs se rapportent au même Albatros : le poète souligne ainsi la dégradation de la condition de l’oiseau dès qu’il est privé de son élément (le ciel).
On appelle connotation le sens implicite qui vient s’ajouter à la signification d’un mot en fonction :
- du contexte (le mot lumière dans un contexte religieux)
- de celui qui l’emploie (le mot aurore prononcé par un condamné à mort)
- d’autres mots auxquels il est associé
Si cette phrase est prononcée par un condamné à mort, le mot " femme " peut alors connoter la vie, la liberté…
Les connotations peuvent donner une dimension nouvelle, plus profonde, à certains textes.
Une image rapproche deux mots appartenant à deux réalités différentes afin d’éclairer un aspect de l’un d’entre eux. On distingue le comparant (Ca) qui n’appartient pas à la réalité du texte et le comparé (Cé) qui appartient à la réalité du texte. Le critère est ce qui motive le rapprochement du Ca et du Cé. L’outil, qui n’est pas toujours utilisé, rend explicite le rapprochement.
Laissent parfois passer de confuses paroles.
Ca |
Cé |
Critère |
Outil |
Temple |
Nature |
Relation mystique (terre-ciel) + apparence arbres/colonnes |
Aucun outil ici |
Observons :
Pour chacune de ces phrases relevons les éléments constitutifs d’une image :
Ca |
Cé |
Outil |
Nom |
|
1 |
Troupeau |
Elèves |
Comme |
Comparaison |
2 |
Troupeau |
Elèves |
Û |
Métaphore 1 |
3 |
troupeau |
Û |
Û |
Métaphore 2 |
Une comparaison est une image dans laquelle le Ca, le Cé et l’outil sont présents.
Une métaphore est une image dans laquelle le lien Ca/Cé n’est pas exprimé par un outil.
Le seul élément qui est toujours présent c’est le Ca (sinon il ne peut y avoir d’image). De plus, il est le plus facile à repérer puisqu’il n’appartient pas à la réalité du texte. On cherchera donc toujours le Ca en premier puis on vérifiera si le Cé est dans le texte (s’il n’y est pas, on le déterminera néanmoins). Ensuite, on recherchera l’outil après quoi on pourra nommer l’image. Il reste alors à préciser le critère pour interpréter l’image.
Dans l’exemple 2, on repère facilement le Ca " troupeau " et le Cé " élèves ", il n’y a pas d’outil : il s’agit d’une métaphore de type 1. Le critère est l’apparence désorganisée et indifférenciée du groupe constitué par les élèves.
On peut préciser le nom d’une image en fonction de la nature du Ca et du Cé.
Comparant |
Comparé |
Nom |
Les roses comme de jeunes filles vêtues pour le bal attendaient dans le jardin. |
||
Humain |
Non humain |
Personnification |
Je n’étais qu’une pierre au bord de la route quand je t’ai rencontrée. |
||
Non humain |
Humain |
Réification |
La vieille femme vêtue de noir fauchait inlassablement nos camarades. |
||
Humain, concret |
Abstrait (la mort) |
Allégorie |
Un cas un peu difficile :
La révolution marchait à nos côtés et nous guidait vers la victoire.
Ici, ce sont les verbes les comparants et ils attribuent un comportement humain à une idée abstraite : il s’agit d’une allégorie de la révolution.
LES AUTRES FIGURES DE RHETORIQUE
L'antithèse
Elle oppose très fortement deux termes ou deux ensembles de termes.
Un noble s'il vit chez lui dans sa province, il vit libre mais sans appui/ S'il
vit à la cour, il est protégé mais il est esclave. LA BRUYÈRE
L'antithèse oppose vigoureusement la vie du noble en province et sa vie
à la cour.
Lorsque les termes d'une double antithèse (sans appui/protégé;
libre/esclave) sont disposés selon le schéma A B / non B non A,
on parle de chiasme.
L'antiphrase
Elle exprime une idée par son contraire dans une intention ironique.
Quel courage! peut en fait dénoncer la lâcheté de quelqu'un.
Le
paradoxe
Il énonce une idée contraire à l'opinion commune afin de
surprendre, de choquer, d'inviter à la réflexion.
Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire. Boileau
Cette formule paradoxale permet de présenter un nouveau visage de l'oisiveté.
L'oxymore
C'est la réunion surprenante dans une même expression de deux termes
contradictoires.
Cette obscure clarté qui tombe des étoiles. CORNEILLE
Par cet oxymore, le poète réussit à mêler deux impressions
que notre raison habituellement sépare.
La métonymie
Elle remplace un mot par un autre mot, qui entretient avec le premier un rapport
logique. Elle désigne par exemple :
-un objet par sa matière :
Les cuivres pour les instruments en cuivre
-un contenu par son contenant
Boire un verre.
-le lieu pour la fonction qui y est attachée.
Il est candidat à l'Élysée.
La métonymie est un procédé de symbolisation qui permet
un raccourci d'expression.
Je le dis, vous pouvez vous confier, madame,
A mon bras comme reine, à mon coeur comme femme ! HUGO
La métonymie du bras pour la puissance et du cœur pour l'amour donne
à l'expression des sentiments de Ruy Blas un caractère plus concret,
plus frappant.
La synecdoque
Proche de la métonymie, elle consiste à remplacer un mot par un
autre mot lié au premier par une relation d'inclusion (la partie pour
le tout ou le tout pour la partie).
Vous dites adieu à ces murs que vous allez quitter. ALAIN
La synecdoque des murs pour l'ensemble de la demeure confère à
celle-ci davantage d'intimité protectrice.
La périphrase
Elle consiste à remplacer un mot par une expression de sens équivalent,
qui évite une répétition ou donne une explication.
Le fils de Pélée désigne Achille dans les poèmes
d'Homère.
Les figures d'insistance (d'amplification)
L'hyperbole
Elle amplifie les termes d'un énoncé afin de mettre en valeur
un objet ou une idée. Elle procède donc de l'exagération
et de l'emphase. On la trouve souvent dans des textes épiques.
Dans des ruisseaux de sang Troie ardente plongée. RACINE
L'image hyperbolique donne une dimension épique aux horreurs de la guerre.
L'anaphore
Procédé d'amplification rythmique, elle consiste à répéter
le(s) même(s) mot(s) en tête de phrases ou de vers successifs.
Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri ." ARAGON
L'anaphore amplifie dans ces vers le sentiment tragique de l'amour déchiré.
La gradation
Elle ordonne les termes d'un énoncé selon une progression .
Va, cours, vole et me venge. CORNEILLE
Les figures d'atténuation
La litote
Elle dit le moins pour suggérer le plus.
Ce n'était pas un sot, non, non, et croyez m'en/ Que le chien de Jean
de Nivelle LA FONTAINE
Cette litote souligne les qualités du chien.
L'euphémisme
Il atténue l'expression d'une idée ou d'un sentiment, souvent
pour en voiler le caractère déplaisant.
On dira ainsi " rendre le dernier soupir " pour éviter le verbe
mourir.
LES OUTILS GRAMMATICAUX
ET SYNTAXIQUES
Valeur des temps et des modes.
Dans tous les textes soumis à votre analyse, on trouve des verbes à des temps et des modes différents. La valeur d'un temps ou d'un mode peut avoir une signification très intéressante.
Exemple :
Des opérateurs patients ont réussi à filmer des plantes
qui, en accéléré, naissent devant nous, grandissent, font
fleur, font graine, se racornissent et meurent... Si l'on pouvait en faire autant
pour un visage, nous saurions que nous n'en avons pas un, mais d'innombrables
que c'est une suite, une fuite, que toute photo le fige, donc le trahit, comme
d'ailleurs tout portrait, fût-il génial, puisqu'il en élimine
le passé et l'avenir.
Dans les deux premières lignes, le présent
de narration nous permet d'imaginer le film en question en insistant sur l'impression
qu'il donne : comme si les plantes poussaient devant nous.
Dans les lignes 3 et 4, le présent de vérité générale
donne à l'affirmation de la thèse de l'auteur plus de poids :
il semble que ses propos soient indiscutables (comme des vérités
générales !).
LES MODES
Indicatif
Présente un fait dans sa réalité
et le situe à une époque déterminée.
Subjonctif
Il permet d'interpréter les faits dont il indique la possibilité,
le caractère souhaité, douteux…
Impératif
C'est le mode de l'ordre (injonction), du conseil, du désir
Infinitif
Non personnel, idées générales ou abstraites.
Conditionnel
Evoque ce qu'on imagine, ce qui peut arriver, des faits non confirmés,
des souhaits dont on veut atténuer l'énoncé.
Valeur de futur dans le passé (il pensait que tout irait bien)
Participe . gérondif
Ccirconstance de l'action exprimée par un verbe
Participe présent ou passé
Qualifie un nom à la manière d'un adj. ou d'une sub. relative
LES TEMPS
Présent | Futur proche |
Passé proche | |
Présent de vérité générale |
|
Présent de narration | |
Imparfait | Description dans le passé |
Durée | |
Habitude, répétition | |
Passé simple |
Narration dans le passé |
Fait inhabituel, ponctuel (s'oppose à l'imparfait) |
|
Futur | Evoque l'avenir souvent sur le mode de la certitude |
Anticipation | |
Commandement | |
Temps composés | Expriment le caractère révolu de l'événement |
VERSIFICATION
C'était l'heure tranquille où les
lions vont boire.
Le mètre
Pour mesurer un vers, il faut compter les syllabes.
Le " e " muet se prononce s'il est suivi d'une consonne (heure tranquille).
Il ne se prononce pas s'il est devant une voyelle (tranquille où) ou
en fin de vers (boire).
On parle de diérèse quand on prononce deux syllabes au lieu d'une
(li-on).
On parle de synérèse quand on prononce une syllabe au lieu de
deux (duel pour du-el).
L'alexandrin (12 syllabes) comporte dans sa forme classique deux accents principaux sur la 6° et la 12° syllabes et deux hémistiches (moitiés de vers) séparés par une césure (coupure centrale)
L'octosyllabe (8 syllabes) et le décasyllabes (10 syllabes) sont des mètres pairs souvent utilisés. On peut les couper de multiples façons : liberté, variété des rythmes…
L'heptasyllabe (7 syllabes) et les vers de 9 et 11 syllabes sont impairs et plus rares : leur originalité se remarque, ils semblent plus " musicaux " cf Verlaine : De la musique avant toute chose/Et pour cela préfère l'impair/Plus vague et plus soluble dans l'air,/Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.
Le rythme
L'accent tonique se place sur la dernière syllabe
(sauf e muet) d'un mot ou d'un groupe de mots formant une unité grammaticale
: Il se fit / dans Paris // un silen/ce de neige..
Les coupes se placent immédiatement après la syllabe accentuée.
Le vers ci-dessus est ainsi construit sur le modèle 3/3/3/3.
On distingue :
. le rythme binaire : quand un vers (ou une moitié
de vers) comporte deux mesures égales
. le rythme ternaire : quand le vers est composé de trois mesures. (4/4/4)
. le rythme croissant : quand les mesures du vers sont de plus en plus longues.
(1/2/3/6)
. le rythme accumulatif : lorsqu'il y a un grand nombre d'accents.
Phrase et vers.
La phrase ne coïncide pas souvent avec le vers.
L'enjambement
: la phrase ne s'arrête pas à la rime mais déborde largement
sur le vers suivant.
Le rejet : un élément
court de la phrase est rejeté au vers suivant.
Le contre-rejet : un élément
court amorce à la fin d'un vers la phrase du vers suivant.
Effets de musicalité
L'onomatopée est formée à partir
du bruit qu'elle dénomme : le tic-tac du réveil.
L'allitération est la répétition d'un même son consonantique
(ou de sons voisins d/t)
L'assonance est la répétition d'un même son vocalique.
Les rimes
La rime pauvre est constituée d'un seul phonème
commun.
La rime suffisante est constituée de deux phonèmes communs.
La rime riche de trois.
On distingue :
- les rimes suivies ou plates AABB…
- les rimes croisées ABAB
- les rimes embrassées ABBA
LE PARAGRAPHE DE COMMENTAIRE DE TEXTE
L'unité du paragraphe de commentaire de texte se fait autour d'une interprétation
(Int). Cette dernière, doit être soutenue par un maximum de références
textuelles (RT) et d'analyses
(An) afin de convaincre.
On peut illustrer ceci sur le schéma suivant :
RT | AN | INT |
ou
|
RT | AN | INT |
RT | AN | AN | ||||
RT | AN | AN | ||||
Exemple 1 :
L'appétit de vie qui semble animer l'évadé
se caractérise par un champ lexical étonnant
dans ce contexte, celui de la fête : "
danser, riait de joie ", ces termes
semblent vouloir atténuer le tragique de la situation.
Appétit de vie encore exprimé
par l'anaphore des vers 5 et 6 : "
Il respirait " et par l'hyperbole
" Il respirait de tout son
corps ". Tout se passe comme
si les sens de l'évadé se trouvaient exacerbés par la situation
de panique qu'il vit.
Exemple 2 :
Le vers "
Pourvu qu'ils me laissent le temps " est
répété quatre fois et de manière de plus en plus
rapprochée (vers 9, 15, 19, 21) ce
qui traduit la menace de plus en plus pressante des poursuivants.
De plus, ce vers, à la différence de
tous les autres est à la première personne du singulier "
Pourvu qu'ils me laissent le temps "
et au subjonctif : l'auteur
nous donne directement à entendre les craintes de l'évadé
augmentant ainsi la tension dramatique du poème.
Il a dévalé la colline
Ses pas faisaient rouler des pierres
Là-haut entre les quarte murs
La sirène chantait sans joie
Il respirait l'odeur des arbres
Il respirait de tout son corps
La lumière l'accompagnait
Et lui faisait danser son ombre
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il sautait à travers les herbes
Il a cueilli deux feuilles jaunes
Gorgées de sève et de soleil
Les canons d'acier bleu crachaient
De courtes flammes de feu sec
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il est arrivé près de l'eau
Il a plongé son visage
Il riait de joie il a bu
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Il s'est relevé pour sauter
Pourvu qu'ils me laissent le temps
Une abeille de cuivre chaud
L'a foudroyé sur l'autre rive
Le sang et l'eau se sont mêlés
Il avait eu le temps de voir
Le temps de boire à ce ruisseau
Le temps de porter à sa bouche
Deux feuilles gorgées de soleil
Le temps de rire aux assassins
Le temps d'atteindre l'autre rive
Le temps de courir vers la femme
Il avait eu le temps de vivre
retour