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La composition

Les outils lexicaux

  1. Le champ lexical
  2. Les vocabulaires appréciatif et dépréciatif
  3. La connotation

Les images

Les autres figures de rhétorique

Les figures d'opposition
l'antithèse
l'antiphrase
le paradoxe
l'oxymore

Les figures de substitution
la métonymie
la synecdoque
la périphrase

Les figures d'insistance (d'amplification)
l'hyperbole
l'anaphore
la gradation

Les figures d'atténuation
la litote
l'euphémisme

Les temps et les modes

Enonciation et focalisation (en construction)

Musicalité

Le paragraphe de commentaire

La méthode du commentaire composé

 

 

 

 

 

 

 

 

COMPOSITION

Ensemble des moyens d’organisation d’un texte.

Cette boîte à outils contient plus de " trucs " que de véritables outils.

Les paragraphes ou les strophes :
Etablir ce qui fait leur unité Liens entre eux (elles)

La progression chronologique :
Les indices temporels (adverbes, CCT)

Les progressions
Situations initiale, finale, événements perturbateurs

Le début/la fin :
Comparer (similitudes/écarts...)

Les répétitions :
De mots, d’expressions, de structures, de phrases. Leitmotiv, évolution d’un champ lexical

Les plans type :
Ex :le sonnet
Dialectique, chronologique, cyclique, oratoire

Les liens logiques :
Liens entre paragraphes
Progression intra-paragraphe

Les verbes d’action :
Peuvent parfois jalonner une progression

Les indices spatiaux :
Changements de repères, évolutions spatiales

Tous éléments susceptibles de renseigner sur une intention de construction...

 

  • LES OUTILS LEXICAUX

    1. Le champ lexical

    On appelle champ lexical l’ensemble des mots qui renvoient à une même réalité ou à une même notion.

    Le champ lexical dominant d’un texte renseigne généralement sur le thème principal du texte.

    Cependant on s’intéressera à tous les champs lexicaux en étudiant pour chacun :

    1. Les vocabulaires appréciatif et dépréciatif

    Un terme est appréciatif lorsqu’il présente ce qu’il désigne sous un jour favorable.

    Un terme est dépréciatif lorsqu’il présente ce qu’il désigne sous un jour défavorable.

    Lui, naguère si beau, qu’il est comique et laid !

    Dans cet extrait de L’Albatros de Baudelaire, les termes " gauche, veule, comique, laid " sont dépréciatifs : ils donnent de l’oiseau une vision négative. Au contraire les termes " ailé, beau " sont appréciatifs et donnent de l’oiseau une vision positive.

    L’emploi de l’un ou l’autre de ces vocabulaires renseigne sur les sentiments ou les jugements de celui qui les utilise.

    On veillera toujours à déterminer en premier lieu à quoi se rapportent ces vocabulaires.

    Dans l’exemple, les termes appréciatifs comme les termes dépréciatifs se rapportent au même Albatros : le poète souligne ainsi la dégradation de la condition de l’oiseau dès qu’il est privé de son élément (le ciel).

     

    1. La connotation

    On appelle connotation le sens implicite qui vient s’ajouter à la signification d’un mot en fonction :

    - du contexte (le mot lumière dans un contexte religieux)

    - de celui qui l’emploie (le mot aurore prononcé par un condamné à mort)

    - d’autres mots auxquels il est associé

     

    Si cette phrase est prononcée par un condamné à mort, le mot " femme " peut alors connoter la vie, la liberté…

    Les connotations peuvent donner une dimension nouvelle, plus profonde, à certains textes.

     

     

    LES IMAGES

     

    1. Généralités

    Une image rapproche deux mots appartenant à deux réalités différentes afin d’éclairer un aspect de l’un d’entre eux. On distingue le comparant (Ca) qui n’appartient pas à la réalité du texte et le comparé (Cé) qui appartient à la réalité du texte. Le critère est ce qui motive le rapprochement du Ca et du Cé. L’outil, qui n’est pas toujours utilisé, rend explicite le rapprochement.

    Laissent parfois passer de confuses paroles.

    Ca

    Critère

    Outil

    Temple

    Nature

    Relation mystique (terre-ciel) + apparence arbres/colonnes

    Aucun outil ici

     

    1. Trois images

    Observons :

    1. Les élèves se ruèrent dans la cour comme un troupeau pris de panique.
    2. Le troupeau des élèves regagnait paisiblement les salles de classe.
    3. A douze heures, le troupeau agité dévalerait encore les escaliers.

    Pour chacune de ces phrases relevons les éléments constitutifs d’une image :

    Ca

    Outil

    Nom

    1

    Troupeau

    Elèves

    Comme

    Comparaison

    2

    Troupeau

    Elèves

    Û

    Métaphore 1

    3

    troupeau

    Û

    Û

    Métaphore 2

     

    Une comparaison est une image dans laquelle le Ca, le Cé et l’outil sont présents.

    Une métaphore est une image dans laquelle le lien Ca/Cé n’est pas exprimé par un outil.

     

    Le seul élément qui est toujours présent c’est le Ca (sinon il ne peut y avoir d’image). De plus, il est le plus facile à repérer puisqu’il n’appartient pas à la réalité du texte. On cherchera donc toujours le Ca en premier puis on vérifiera si le Cé est dans le texte (s’il n’y est pas, on le déterminera néanmoins). Ensuite, on recherchera l’outil après quoi on pourra nommer l’image. Il reste alors à préciser le critère pour interpréter l’image.

    Dans l’exemple 2, on repère facilement le Ca " troupeau " et le Cé " élèves ", il n’y a pas d’outil : il s’agit d’une métaphore de type 1. Le critère est l’apparence désorganisée et indifférenciée du groupe constitué par les élèves.

    1. Des images plus précises :

    On peut préciser le nom d’une image en fonction de la nature du Ca et du Cé.

    Comparant

    Comparé

    Nom

    Les roses comme de jeunes filles vêtues pour le bal attendaient dans le jardin.

    Humain

    Non humain

    Personnification

    Je n’étais qu’une pierre au bord de la route quand je t’ai rencontrée.

    Non humain

    Humain

    Réification

    La vieille femme vêtue de noir fauchait inlassablement nos camarades.

    Humain, concret

    Abstrait (la mort)

    Allégorie

    Un cas un peu difficile :

    La révolution marchait à nos côtés et nous guidait vers la victoire.

    Ici, ce sont les verbes les comparants et ils attribuent un comportement humain à une idée abstraite : il s’agit d’une allégorie de la révolution.

     

    LES AUTRES FIGURES DE RHETORIQUE


    Les Figures d'opposition

    L'antithèse
    Elle oppose très fortement deux termes ou deux ensembles de termes.
    Un noble s'il vit chez lui dans sa province, il vit libre mais sans appui/ S'il vit à la cour, il est protégé mais il est esclave. LA BRUYÈRE
    L'antithèse oppose vigoureusement la vie du noble en province et sa vie à la cour.
    Lorsque les termes d'une double antithèse (sans appui/protégé; libre/esclave) sont disposés selon le schéma A B / non B non A, on parle de chiasme.

    L'antiphrase
    Elle exprime une idée par son contraire dans une intention ironique.
    Quel courage! peut en fait dénoncer la lâcheté de quelqu'un.

    Le paradoxe
    Il énonce une idée contraire à l'opinion commune afin de surprendre, de choquer, d'inviter à la réflexion.
    Le pénible fardeau de n'avoir rien à faire. Boileau
    Cette formule paradoxale permet de présenter un nouveau visage de l'oisiveté.

    L'oxymore
    C'est la réunion surprenante dans une même expression de deux termes contradictoires.
    Cette obscure clarté qui tombe des étoiles. CORNEILLE
    Par cet oxymore, le poète réussit à mêler deux impressions que notre raison habituellement sépare.

     

    Les figures de substitution

    La métonymie
    Elle remplace un mot par un autre mot, qui entretient avec le premier un rapport logique. Elle désigne par exemple :
    -un objet par sa matière :
    Les cuivres pour les instruments en cuivre
    -un contenu par son contenant
    Boire un verre.
    -le lieu pour la fonction qui y est attachée.
    Il est candidat à l'Élysée.
    La métonymie est un procédé de symbolisation qui permet un raccourci d'expression.
    Je le dis, vous pouvez vous confier, madame,
    A mon bras comme reine, à mon coeur comme femme ! HUGO
    La métonymie du bras pour la puissance et du cœur pour l'amour donne à l'expression des sentiments de Ruy Blas un caractère plus concret, plus frappant.

    La synecdoque
    Proche de la métonymie, elle consiste à remplacer un mot par un autre mot lié au premier par une relation d'inclusion (la partie pour le tout ou le tout pour la partie).
    Vous dites adieu à ces murs que vous allez quitter. ALAIN
    La synecdoque des murs pour l'ensemble de la demeure confère à celle-ci davantage d'intimité protectrice.

    La périphrase
    Elle consiste à remplacer un mot par une expression de sens équivalent, qui évite une répétition ou donne une explication.
    Le fils de Pélée désigne Achille dans les poèmes d'Homère.


    Les figures d'insistance (d'amplification)

    L'hyperbole
    Elle amplifie les termes d'un énoncé afin de mettre en valeur un objet ou une idée. Elle procède donc de l'exagération et de l'emphase. On la trouve souvent dans des textes épiques.
    Dans des ruisseaux de sang Troie ardente plongée. RACINE
    L'image hyperbolique donne une dimension épique aux horreurs de la guerre.

    L'anaphore
    Procédé d'amplification rythmique, elle consiste à répéter le(s) même(s) mot(s) en tête de phrases ou de vers successifs.
    Il n'y a pas d'amour qui ne soit à douleur
    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit meurtri
    Il n'y a pas d'amour dont on ne soit flétri ." ARAGON
    L'anaphore amplifie dans ces vers le sentiment tragique de l'amour déchiré.

    La gradation
    Elle ordonne les termes d'un énoncé selon une progression .
    Va, cours, vole et me venge. CORNEILLE


    Les figures d'atténuation

    La litote
    Elle dit le moins pour suggérer le plus.
    Ce n'était pas un sot, non, non, et croyez m'en/ Que le chien de Jean de Nivelle LA FONTAINE
    Cette litote souligne les qualités du chien.

    L'euphémisme
    Il atténue l'expression d'une idée ou d'un sentiment, souvent pour en voiler le caractère déplaisant.
    On dira ainsi " rendre le dernier soupir " pour éviter le verbe mourir.

     


    LES OUTILS GRAMMATICAUX ET SYNTAXIQUES


    Valeur des temps et des modes.

    Dans tous les textes soumis à votre analyse, on trouve des verbes à des temps et des modes différents. La valeur d'un temps ou d'un mode peut avoir une signification très intéressante.

    Exemple :
    Des opérateurs patients ont réussi à filmer des plantes qui, en accéléré, naissent devant nous, grandissent, font fleur, font graine, se racornissent et meurent... Si l'on pouvait en faire autant pour un visage, nous saurions que nous n'en avons pas un, mais d'innombrables que c'est une suite, une fuite, que toute photo le fige, donc le trahit, comme d'ailleurs tout portrait, fût-il génial, puisqu'il en élimine le passé et l'avenir.

    Dans les deux premières lignes, le présent de narration nous permet d'imaginer le film en question en insistant sur l'impression qu'il donne : comme si les plantes poussaient devant nous.
    Dans les lignes 3 et 4, le présent de vérité générale donne à l'affirmation de la thèse de l'auteur plus de poids : il semble que ses propos soient indiscutables (comme des vérités générales !).

    LES MODES


    Indicatif
    Présente un fait dans sa réalité et le situe à une époque déterminée.
    Subjonctif
    Il permet d'interpréter les faits dont il indique la possibilité, le caractère souhaité, douteux…
    Impératif
    C'est le mode de l'ordre (injonction), du conseil, du désir
    Infinitif
    Non personnel, idées générales ou abstraites.
    Conditionnel
    Evoque ce qu'on imagine, ce qui peut arriver, des faits non confirmés, des souhaits dont on veut atténuer l'énoncé.
    Valeur de futur dans le passé (il pensait que tout irait bien)
    Participe . gérondif
    Ccirconstance de l'action exprimée par un verbe
    Participe présent ou passé
    Qualifie un nom à la manière d'un adj. ou d'une sub. relative

     

    LES TEMPS

    Présent Futur proche
      Passé proche
     
    Présent de vérité générale
      Présent de narration
    Imparfait
    Description dans le passé
      Durée
      Habitude, répétition

    Passé simple
    Narration dans le passé
     
    Fait inhabituel, ponctuel (s'oppose à l'imparfait)
    Futur Evoque l'avenir souvent sur le mode de la certitude
      Anticipation
      Commandement
    Temps composés
    Expriment le caractère révolu de l'événement




    MUSICALITE

    VERSIFICATION

    C'était l'heure tranquille où les lions vont boire.


    Le mètre

    Pour mesurer un vers, il faut compter les syllabes.
    Le " e " muet se prononce s'il est suivi d'une consonne (heure tranquille).
    Il ne se prononce pas s'il est devant une voyelle (tranquille où) ou en fin de vers (boire).
    On parle de diérèse quand on prononce deux syllabes au lieu d'une (li-on).
    On parle de synérèse quand on prononce une syllabe au lieu de deux (duel pour du-el).

    L'alexandrin (12 syllabes) comporte dans sa forme classique deux accents principaux sur la 6° et la 12° syllabes et deux hémistiches (moitiés de vers) séparés par une césure (coupure centrale)

    L'octosyllabe (8 syllabes) et le décasyllabes (10 syllabes) sont des mètres pairs souvent utilisés. On peut les couper de multiples façons : liberté, variété des rythmes…

    L'heptasyllabe (7 syllabes) et les vers de 9 et 11 syllabes sont impairs et plus rares : leur originalité se remarque, ils semblent plus " musicaux " cf Verlaine : De la musique avant toute chose/Et pour cela préfère l'impair/Plus vague et plus soluble dans l'air,/Sans rien en lui qui pèse ou qui pose.


    Le rythme

    L'accent tonique se place sur la dernière syllabe (sauf e muet) d'un mot ou d'un groupe de mots formant une unité grammaticale : Il se fit / dans Paris // un silen/ce de neige..
    Les coupes se placent immédiatement après la syllabe accentuée. Le vers ci-dessus est ainsi construit sur le modèle 3/3/3/3.

    On distingue :

    . le rythme binaire : quand un vers (ou une moitié de vers) comporte deux mesures égales
    . le rythme ternaire : quand le vers est composé de trois mesures. (4/4/4)
    . le rythme croissant : quand les mesures du vers sont de plus en plus longues. (1/2/3/6)
    . le rythme accumulatif : lorsqu'il y a un grand nombre d'accents.


    Phrase et vers.

    La phrase ne coïncide pas souvent avec le vers.

    L'enjambement : la phrase ne s'arrête pas à la rime mais déborde largement sur le vers suivant.
    Le rejet : un élément court de la phrase est rejeté au vers suivant.
    Le contre-rejet : un élément court amorce à la fin d'un vers la phrase du vers suivant.

     

    Effets de musicalité

    L'onomatopée est formée à partir du bruit qu'elle dénomme : le tic-tac du réveil.
    L'allitération est la répétition d'un même son consonantique (ou de sons voisins d/t)
    L'assonance est la répétition d'un même son vocalique.



    Les rimes

    La rime pauvre est constituée d'un seul phonème commun.
    La rime suffisante est constituée de deux phonèmes communs.
    La rime riche de trois.
    On distingue :
    - les rimes suivies ou plates AABB…
    - les rimes croisées ABAB
    - les rimes embrassées ABBA


    LE PARAGRAPHE DE COMMENTAIRE DE TEXTE


    L'unité du paragraphe de commentaire de texte se fait autour d'une interprétation (Int). Cette dernière, doit être soutenue par un maximum de références textuelles (RT) et d'analyses (An) afin de convaincre.

    On peut illustrer ceci sur le schéma suivant :

    RT AN INT
    ou
    RT AN INT
    RT AN AN
    RT AN AN

     

    Exemple 1 :
    L'appétit de vie qui semble animer l'évadé se caractérise par un champ lexical étonnant dans ce contexte, celui de la fête : " danser, riait de joie ", ces termes semblent vouloir atténuer le tragique de la situation. Appétit de vie encore exprimé par l'anaphore des vers 5 et 6 : " Il respirait " et par l'hyperbole " Il respirait de tout son corps ". Tout se passe comme si les sens de l'évadé se trouvaient exacerbés par la situation de panique qu'il vit.

     

    Exemple 2 :
    Le vers " Pourvu qu'ils me laissent le temps " est répété quatre fois et de manière de plus en plus rapprochée (vers 9, 15, 19, 21) ce qui traduit la menace de plus en plus pressante des poursuivants. De plus, ce vers, à la différence de tous les autres est à la première personne du singulier " Pourvu qu'ils me laissent le temps " et au subjonctif : l'auteur nous donne directement à entendre les craintes de l'évadé augmentant ainsi la tension dramatique du poème.

     

    Le Temps de vivre, Boris Vian

    Il a dévalé la colline
    Ses pas faisaient rouler des pierres
    Là-haut entre les quarte murs
    La sirène chantait sans joie

    Il respirait l'odeur des arbres
    Il respirait de tout son corps
    La lumière l'accompagnait
    Et lui faisait danser son ombre

    Pourvu qu'ils me laissent le temps
    Il sautait à travers les herbes
    Il a cueilli deux feuilles jaunes
    Gorgées de sève et de soleil

    Les canons d'acier bleu crachaient
    De courtes flammes de feu sec
    Pourvu qu'ils me laissent le temps
    Il est arrivé près de l'eau

    Il a plongé son visage
    Il riait de joie il a bu
    Pourvu qu'ils me laissent le temps
    Il s'est relevé pour sauter

    Pourvu qu'ils me laissent le temps
    Une abeille de cuivre chaud
    L'a foudroyé sur l'autre rive
    Le sang et l'eau se sont mêlés

    Il avait eu le temps de voir
    Le temps de boire à ce ruisseau
    Le temps de porter à sa bouche
    Deux feuilles gorgées de soleil

    Le temps de rire aux assassins
    Le temps d'atteindre l'autre rive
    Le temps de courir vers la femme
    Il avait eu le temps de vivre

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